Délinquance financière : sous les radars médiatiques
La délinquance financière dite aussi en col blanc se définit comme l’ensemble des pratiques délictueuses des classes sociales élevées sur le plan financier, fiscal ou dans les affaires en général par opposition à celles plus ostensibles et proportionnellement plus réprimées des pauvres.
Ce numéro du Poing ne va aborder que la situation hexagonale sachant que ce fléau est mondialisé et que le manque à gagner pour les finances publiques de chaque état se chiffre annuellement en centaines de milliards d’€uros sans compter qu’il sape les fondements de nos démocraties et que ces fraudes massives alimentent la suspicion généralisée envers les élites dirigeantes.
Pour notre pays, la délinquance en col blanc est en hausse de 28% depuis 2016 et comprend notamment la corruption, la prise illégale d’intérêts, le favoritisme sans oublier le fraude fiscale et sociale.
Ces atteintes à la probité concernent des Français à 95 % et la majorité sont des hommes de de 45 à 54 ans.
Hormis quelques affaires très médiatisées (Jérôme Cahuzac , Nicolas Sarkozy ,le couple Balkany …) ,la presse à de rares exceptions semble se désintéresser de ces problématiques privilégiant le sensationnalisme et les faits divers mettant en cause plutôt la jeunesse des quartiers populaires qui s’en prend aux biens et aux personnes.
A cela deux raisons essentielles :
– le fait que la propriété des grands médias dominants appartienne à des milliardaires peu désireux d’informer l’opinion publique des pratiques peu recommandables de certains de leurs pairs voire d’eux-mêmes.
– l’appartenance de classe de toute une aristocratie médiatique (pseudo experts, journalistes en vue, éditorialistes patentés…) qui défend à toute force ses privilèges en n’envisageant la délinquance que sous leur seul prisme du danger des classes laborieuses car le pauvre, voilà l’ennemi. Si en plus il est d’origine étrangère, c’est encore mieux pour diffuser des théories fumeuses comme le grand remplacement ou faire l’amalgame entre immigration et délinquance.
C’est donc une véritable bataille idéologique qu’il convient de mener sur ce sujet et paraphrasant Macron, un réarmement militant qu’il faut opérer.
Dénoncer inlassablement la délinquance financière d’une partie de l’oligarchie est à la fois œuvre de salubrité publique mais également indispensable pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires qui permettent de défendre le bien commun à rebours des politiques austéritaires que nous subissons depuis trop longtemps déjà.