Agriculteurs : trop de « charges » vraiment ? En tout cas ce n’est pas le fisc qui les embête!!!
Une partie des différents mots d’ordre des jacqueries paysannes actuellement en cours peut être partagée par la CGT : vivre décemment des fruits de son travail ou encore les choix politiques européens sur les traités de libre échange notamment.
Il en va autrement sur leur demande d’accès accru à l’eau – combien de mégabassines supplémentaires ? Sur la diminution des normes (environnementales en particulier) au nom d’une concurrence faussée avec les pays tiers selon le syndicat majoritaire FDSEA.
À cet égard, la malbouffe et les produits phytosanitaires ont encore de beaux jours devant eux.
Un aspect rarement mis en avant des professions agricoles est une fiscalité largement dérogatoire au droit commun.
Ainsi un exploitant agricole est vérifié tous les 150 ans en moyenne contre 7 ou 8 ans pour les salariés-es.
En matière de TVA, leurs remboursements de crédit relatifs à leurs investissements (achat de matériel agricole, tracteurs …) sont généralement traités de manière très rapide par les services des impôts en charge des entreprises.
On peut y rajouter des réductions et crédits d’impôts divers : aide à l’agriculture biologique formation de l’exploitant, pertes de récoltes, exonérations en matière de Taxe Foncière, remboursement d’une partie de la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques) au titre du Fioul …
Il convient de noter que jusqu’en 2020 le GNR (Gazole Non Routier) bénéficiait de dégrèvements fiscaux et que c’est la suppression progressive de cet avantage fiscal qui a mis le feu aux poudres.
Il serait alors bon que les représentants syndicaux de la profession s’en souviennent et ne dirigent donc pas leur légitime colère contre les Centres des Finances Publiques et leurs agents en déversant du lisier sur ces locaux comme cela a pu être le cas à Niort notamment avant le Covid.
Le désarroi et parfois la misère des campagnes sont bien réels et il n’est pas question de les nier et d’en minorer l’existence.
Mais la responsabilité en incombe à la grande distribution qui ne rémunère pas suffisamment les producteurs, au développement de l’agrobusiness, aux banques qui financent de moins en moins les petites exploitations à taille humaine et davantage respectueuses de l’environnement, à toute la kyrielle d’organismes ayant de près ou de loin un rapport avec la FNSEA (crédit agricole, chambres d’agriculture, coopératives, GROUPAMA, SAFER …)
Epargnés par la FNSEA, les distributeurs et transformateurs sont les vrais profiteurs de la détresse des paysans.
Que la colère paysanne se dirige donc contre les vrais responsables de la crise qu’elle vit !!!
D’autres solutions sont possibles pour garantir le niveau de vie des agriculteurs, elles sont plutôt à aller chercher du côté du MODEF et de la Confédération Paysanne, qui défendent une agriculture paysanne, locale et raisonnée à rebours de l’agrobusiness, des traités de libres échanges internationaux, et de l’agroalimentaire porté par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.