Le 19/01/2023, suite à une saisine du Procureur de la République par l’Ordre National des Infirmiers pour obliger les infirmiers salariés non-inscrits à l’ordre, l’USD Santé action sociale des Deux-Sèvres a décidé d’appeler à une mobilisation et à un rassemblement devant le siège de l’ONI.
Les salariés infirmiers du public comme du privé ont une obligation à adhérer sous peine de poursuite judiciaire et de condamnation pouvant aller jusqu’à 35000 euros d’amende, 2 ans d’interdiction d’exercer le métier d’infirmier.
La revendication première de cette mobilisation est d’obtenir l’abrogation du décret d’application n° 2018-596 rendant obligatoire l’inscription à l’ordre.
Une soixantaine de professionnels du public et du privé ont répondu à l’appel malgré les difficultés croissantes à pouvoir exercer leur droit de grève du fait des manques de personnel dans la Fonction Publique Hospitalière mais aussi dans les établissements privés.
En marge de ce rassemblement nous avons rencontré un Conseiller de Madame Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités, en déplacement sur Parthenay ce jour-là.
En préambule, celui-ci nous a dit être surpris par l’objet de notre rencontre car il n’avait pas connaissance que cela posait un problème.
Nous avons donc développé notre argumentaire mettant en évidence :
– Pourquoi accepter de payer pour pouvoir exercer une profession dans nos entreprises ? car nous avons un décret de compétence, des instances disciplinaires et des syndicats pour nous représenter et nous défendre.
– que nous ne souhaitons pas être régit par l’Ordre Infirmier étant donné que nous avons notre statut de la fonction publique hospitalière et nos conventions collectives pour les salariés du privé.
– son incohérence car il est privé.
Nous avons pointé notre interrogation face à cet ordre qui, plutôt que de s’indigner de la souffrance des professionnels de santé, préfère les envoyer devant un Procureur de la République dans un but mercantile.
De la même façon nous avons fait part de notre scepticisme quant à la volonté du Ministère de trouver des solutions pour garder et faire venir des IDE dans les établissements de santé et médico-social s’il ne faisait rien contre ces actions dégradantes pour ces personnels.
Le conseiller du ministère nous a assuré qu’il ferait remonter nos réflexions à la Ministre et, à notre demande, a confirmé qu’elle nous ferait une réponse écrite.
De notre côté nous avons réaffirmer notre volonté de rendre non obligatoire l’adhésion à un ordre que même gratuit on ne veut pas !!!
Pour finir, nous allons interpeller tous les députés de l’Assemblée Nationale afin de nous faire entendre, et nous attendons la rencontre avec le coordinateur de l’Ordre des Infirmiers Picto-Charentais afin de porter notre position.