Dégradation des secteurs de l’offre du soin et du lien
La gestion de la crise sanitaire de 2020 a mis en lumière l’état catastrophique des hôpitaux. Depuis, les exemples pointant la dégradation des secteurs du lien et du soin s’accumulent : scandales des EHPAD, révélations sur les dérives des crèches privées, protection de l’enfance en danger, crise de recrutement dans l’Éducation nationale, fermetures de services dans les hôpitaux, …
Les plans d’austérité et la libéralisation des secteurs du soin et du lien conduisent à la détérioration des services de santé et d’éducation, d’accueil de la petite enfance et de la perte d’autonomie, du social et du médico-social.
D’un côté la dégradation continue des services publics et du système de santé, de l’autre des professionnelles, majoritairement des femmes, invisibilisées, délaissées et dévalorisées… Pour la CGT, plutôt que d’arroser les entreprises de centaines de milliards d’euros d’aides publiques sans contreparties sociales ou environnementales, il faut investir dans le secteur du soin et lien.
Un investissement nécessaire pour renforcer le lien social, le bien-être de tou·tes, l’égalité entre les femmes et les hommes dans notre société, et créer des emplois qualifiés pour répondre aux besoins de la population.
80 milliards d’investissements nécessaires pour le bien-être de tou·tes
Concrètement, des économistes ont estimé le nombre d’emplois du soin et du lien aux autres nécessaires pour assurer le bien-être de notre société ainsi que le coût d’un tel investissement, et ce, en intégrant leur revalorisation salariale.(voir détails ⬇️)
Celui-ci s’élève à 80 milliards d’euros, soit 3 % du PIB, cela représente :
la moitié des aides publiques versées aux entreprises (estimées à 156 milliards d’euros en 2022)
le montant de la fraude et évasion fiscale annuelle (estimée entre 60 à 80 milliards d’euros)
le montant record des dividendes distribués aux actionnaires en 2022 (80 milliards d’euros)
Investir dans les métiers du soin et du lien, c’est :
Conquérir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
Offrir un accès aux soins de qualité pour tous
Protéger les personnes âgées
Accompagner les personnes les plus fragiles
Garantir le droit à l’éducation
Réduire les inégalités territoriales
35 milliards d’euros: c’est le coût de la revalorisation des métiers du soin et du lien
Malgré une hausse estimée à 20%, les mesures du Ségur n’ont pas permis de rattraper les pénalités salariales des professionnelles du soin et du lien.
Selon les métiers et l’employeur (privé/public), la revalorisation requise s’échelonne de 10 à 76% ( voir graphique ci dessous).
Le montant de la suppression de l’écart salariale est estimé à 26,8 milliards d’euros pour le secteur privé et de 16,5 milliards d’euros pour le secteur public, soit 43,3 milliards d’euros de dépenses auxquels on doit retrancher environ 8 milliards d’euros de recettes pour l’État et la Sécurité sociale.
Ces chiffres intègrent les hausses de cotisations employeurs, mais aussi les variations des exonérations de cotisations, ainsi que les variations de transferts socio-fiscaux que cela engendrera (prime d’activité, allocations logements impôts sur le revenu…).
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⚙️ Comment calculer le montant de la revalorisation ? C’est la moyenne des salaires mensuels nets moyens par diplômes, pondérée par la répartition des diplômes dans la profession. (Attention, il faut prendre en compte le salaire correspondant au niveau de diplôme réellement déclaré afin de tenir compte de la fréquente sur-qualification des travailleuses de ces professions.)
Plus d’un million d’emplois à créer dans le secteur du soin et lien pour répondre aux besoins de la population
20% des services d’urgences forcés de limités leur activité en 2022; 42 % des enfants de moins de 3 ans privés de places d’accueil; + 60% de séniors en perte d’autonomie d’ici 2050; des milliers d’enfants en situation de handicap privés de scolarisation adaptée, …Les besoins sont criants.
La réduction des inégalités territoriales et l’amélioration de l’accessibilité aux services du soin et du lien nécessitent des recrutements importants.
Au minimum, 300 000 emplois sont nécessaires pour faire face aux inégalités les plus criantes.
Mais, pour envisager, dans toute la France, un niveau de service de qualité, il faudrait créer plus d’un million de postes. Atteindre un même taux d’emplois dans ces services que la Suède porterait même les besoins à plus de 1,7 million de postes.
Participez à la journée d’étude du 9 novembre au CESE
Le 9 novembre 2023, la CGT organise une journée d’étude en partenariat avec le CESE (Conseil Économique Social et Environnemental) sur le thème “Investir dans le secteur du soin et du lien aux autres : un enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes”.
Lire l’article consacré à cette journée d’étude ici
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