Soirée de solidarité avec les travailleur·ses sans papiers

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Un grève pour relever la tête et mettre fin au dumping social

Mardi 20 février, la CGT organisait une soirée avec les travailleur·ses sans papiers en lutte pour leur régularisation depuis la mi octobre (Mobilisation pour la régularisation des travailleur·ses sans-papiers)

Les camarades travailleurs sans papiers présentent leurs luttes, leurs grèves et leurs victoires, en Ile-de-France et en Champagne.

Détermination, courage et discipline dans la lutte leur ont permis de passer les étapes du combat 🔥 pic.twitter.com/AJNsZ7Bp8Z

— Agathe Le Berder (@agathe_le_b) February 20, 2024

Lors de cette soirée, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT a insisté sur l’importance de leur lutte pour l’ensemble des travailleur·ses. 

“Oui, les travailleurs français ont intérêt à ce que les travailleurs sans papiers sortent de la précarité. L’accès à des papiers c’est la fin des pleins pouvoirs aux employeurs. L’accès à des papiers, c’est la possibilité d’exiger la rémunération de ses heures supplémentaires ou de refuser de faire des travaux dangereux. C’est la possibilité de relever la tête et de se mobiliser collectivement. C’est donc le moyen de mettre fin au dumping social organisé par le patronat.”

 

Solidarité avec les travailleur·ses sans papiers

Alors que le mouvement de grève a forcé les employeurs à délivrer assez rapidement des Cerfas, indispensables à leurs demandes de titres de séjour, le processus de régularisation est toujours en cours. 

Après le vote, en décembre dernier de la loi Darmanin, les grévistes attendent toujours une lettre de cadrage du ministère de l’intérieur pour éviter l’arbitrage à géométrie variable de la législation des préfectures. 

Pour la CGT, ce combat exemplaire, s’inscrit dans la continuité des luttes victorieuses engagées par notre organisation depuis 2008. Parce que ces grévistes font partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays, la CGT avait ouvert une cagnotte en solidarité ( Lire article NVO : Solidarité avec les sans papiers). 

L’organisation collective change la donne

Devant les militant·es rassemblé·es dans le patio de la Bourse nationale du travail, à la veille de l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchain, Sophie Binet a rappelé l’engagement de la CGT pour la défense des travailleurs étrangers avec la création, il y a 101 ans de  la MOI, Main d’Œuvre Immigrée. Un outil au service des travailleur·eses étrangèr·es pour s’organiser.  

Pour la secrétaire générale de la CGT, cet hommage national à ces 23 militants, « 23 étrangers et nos frères pourtant, 23 amoureux de vivre à en mourir, 23 qui criaient la France en s’abattant », symbolise la place des étrangers, des ouvriers et de la CGT dans la résistance. Ils et elles démontrent que la France a toujours été riche de sa diversité :

“Sans immigration, pas de FTP-MOI qui ont contribué de façon décisive à la résistance intérieure, à la libération du pays, puis à la mise en place du programme du Conseil National de la Résistance, le plus grand moment de conquête de notre histoire sociale, de la Sécurité Sociale à la liberté de la presse, en passant par le droit d’asile et les nationalisations. Les 23 de l’affiche rouge étaient, à l’image de la CGT, profondément internationalistes. “

 

Les charognards rodent autour les tombes. 

Ces valeurs pour lesquelles ils et elles ont donné leur vie et que que nous leur devons, sont aujourd’hui remises en cause. 
Dans un communiqué publié mardi 20 février, la CGT a réagit à la présence de l’extrême droite à la cérémonie en hommage à Manouchian et ses 22 compagnons. Lors de la soirée fraternelle, Sophie Binet a insisté sur cette “ honte qui salit leur mémoire”. 

” Rappelons que Missak a demandé à deux reprises la nationalité française, sans succès. Rappelons que le rassemblement national a été créé par d’ancien Waffen SS. Il a été créé par ceux qui ont condamné nos 23 camarades parce qu’étrangers, parce que communistes, et pour près de la moitié d’entre eux, parce que juifs ! 

Rappelons que nos camarades ont été qualifiés de terroristes, qualificatif qui est aujourd’hui accolé à nos luttes et à certains camarades comme Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord. 

Les 23 n’ont « réclamé la gloire ni les larmes », et certainement pas les larmes de crocodiles de ceux qui piétinent tous les jours leur combat contre le fascisme.” a insisté Sophie Binet. 

“Célébrer la lutte de nos 502 grévistes sans papiers ce soir, c’est la meilleure façon de rendre hommage à nos 23 camarades FTP-MOI. Demain, c’est la CGT, le mouvement ouvrier qui entre enfin au Panthéon et nous y serons avec Moktar, un des camarades grévistes, car vous êtes le plus beau symbole de la pérennité de leur lutte.”