80% des femmes disent être victimes de sexisme au travail, 30% de harcèlement sexuel au travail, 10 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour en France sur un lieu de travail. 70% des victimes disent ne pas en avoir parlé à leur supérieur.
Quand elles l’ont fait, 40% d’entre elles estiment que le règlement leur a été défavorable (elles ont été mutées, placardisées, voire licenciées).
Une enquête de la CGT Airbus à Nantes
En France, les enquêtes portant sur les violences faites aux femmes au travail sont peu nombreuses rappelait le sondage Ifop pour le défenseur des droits en 2015.
Dans le cadre de la négociation en cours sur l’égalité-mixité chez Airbus, le syndicat CGT du site de Nantes a lancé une consultation sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) au travail. Le projet est porté par deux camarades du syndicat qui ont suivi la formation confédérale.
Au retour du stage, le syndicat communique sur les VSS et distribue le violentomètre CGT. Dans les couloirs de l’usine, les langues se délient : Les plaintes portées devant la direction ont été étouffées. Même si le sujet fait débat au sein du syndicat, une enquête est lancée auprès des salarié·es.
À l’occasion de la journée de lutte contre les VSS, le 25 novembre, le syndicat CGT a publié les résultats. L’enquête confirme le sondage du défenseur des droits et les confidences partagées après la distribution du violentomètre.
Les résultats pointent la persistance de comportements inappropriés au sein de l’entreprise, touchant toutes les catégories de salarié·es.
41,5% disent avoir déjà fait l’objet de blagues, propos, rumeurs ou sous-entendus à connotation sexuelle.
Presque 15% répondent avoir déjà été victimes, à plusieurs reprises d’attitudes suggestives, obscènes ou gênantes sans contact physique.
et 11% ont subis des contacts physiques ou gestes indésirés.
Des comportements qui entrainent des souffrances au travail pour certain·es d’entre eux·elles. Ce travail syndical de terrain sera porté lors des prochaines négociations avec l’ambition de faire reculer les VSS sur le site.
La CGT exige la mise en place de moyens
À l’occasion du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, dans un communiqué commun avec les autres organisations syndicales, la CGT exige « des actes, des moyens et une politique ambitieuse de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans la vie, comme au travail. »
“ll est temps que la France s’aligne sur les meilleures législations européennes.”
En effet, en Espagne, les victimes de violences intrafamiliales ont le droit à la mobilité géographique et au changement de lieu de travail, à l’accès à la retraite anticipée, à la suspension de la relation de travail avec emploi réservé ou encore à la nullité de son licenciement dans le cas où il est dû à l’exercice des droits du travail que la loi lui accorde en tant que victime de violence de genre.
En Irlande, le gouvernement a approuvé début septembre 2023 une loi proposant 5 jours de congés payés aux victimes de violences domestiques dans le prolongement de sa ratification de la Convention 190 de l’OIT.
Pour faire entendre ces revendications, la CGT appelle à participer aux manifestations organisées samedi 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles sur l’ensemble du territoire. ( télécharger ici le kit communication pour aller à la manif).