Urgence sur les salaires : priorité du monde du travail

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Les salaires baissent dans la fonction publique…

Depuis vingt ans, les salaires des fonctionnaires ont baissé de 23 % en euros constants ! Résultat : les fonctionnaires français·es sont parmi les moins bien payé·es de l’OCDE, notamment les infirmier·es, les enseignant·es, les médecins, les chercheur·ses, les magistrat·es…

Que fait le gouvernement ? Avec son projet de budget Bayrou, qui n’est pas enterré à l’heure actuelle, il annonce un gel des salaires des fonctionnaires. Compte tenu de l’inflation de 1,4 % prévue pour 2026, cela présagerait une baisse pure et simple des salaires des agent·es de la fonction publique.

➡️ Accéder au simulateur pour vous permettre de calculer l’impact du budget Bayrou sur votre quotidien.

Et les salaires n’augmentent pas dans le privé

En annonçant le gel des salaires des fonctionnaires, l’ancien Premier ministre a donné l’exemple au patronat pour qu’il applique le même tarif aux salarié·es du privé.

Or les négociations salariales menées dans les entreprises privées ces dernières années n’ont pas permis aux salarié·es de retrouver leur niveau de vie d’avant la crise inflationniste de 2021.

Et même si l’inflation ralentit, les prix ne diminuent pas et continuent d’augmenter à partir d’un niveau qui est désormais plus élevé. Sur les quatre dernières années, les travailleuses et les travailleurs ont perdu plus de 4 points de pouvoir d’achat !

Pour les cadres et professions intermédiaires dont les salaires sont moins liés aux hausses automatiques du Smic, la baisse du niveau de vie est d’autant plus grande.

Or les salaires sont très faibles ! Face à cette situation sociale critique et à l’obstination patronale, que fait le gouvernement ? Quand le Parlement a débattu de propositions positives (hausse du Smic, indexation des salaires sur les prix, sanctions pour les branches dont les minima salariaux sont inférieurs au Smic) pour les salarié·es, le gouvernement a systématiquement refusé de les soutenir.

Face à la catastrophe salariale, le gouvernement n’a même pas respecté ses propres engagements

A la conférence sociale du 16 octobre 2023 la première ministre avait annoncé qu’en matière de salaire « l’État doit donner une impulsion, orienter, voire parfois sanctionner ». Or deux ans après cet évènement rien n’a été fait :

  • sur le « chantier prioritaire » du « temps partiel subi et les contrats courts, première cause de précarité et de pauvreté au travail », le gouvernement voulait lancer une négociation interprofessionnelle sur les temps partiels.
    Que fait-il concrètement ? Il refuse de contraindre le patronat à négocier avec les syndicats sur l’encadrement des temps partiels alors que c’est une préconisation de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ;
  • sur les branches professionnelles qui refusent de faire en sorte que les minima salariaux soient au moins supérieurs au Smic, c’est-à-dire qui refusent de se mettre en conformité et d’appliquer la loi, le gouvernement avait annoncé la mise en place de sanctions à partir du 1er juin 2024.
    Que fait-il concrètement ? Il a torpillé les amendements au budget 2025 de la Sécurité sociale qui prévoyait de telles sanctions ;
  • sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, le gouvernement avait annoncé qu’il refondrait avant avril 2025 l’index égalité qui ne permet pas de mettre fin aux inégalités ni de les identifier et sanctionner les directions d’entreprise concernées.

Il faut pourtant des mesures immédiates pour augmenter tous les salaires et garantir l’égalité professionnelle !

Le groupe d’expert·es du Smic doit faire des propositions pour le monde du travail, la CGT a des propositions !

Le groupe d’expert·es du Smic doit prochainement rendre son rapport sur le niveau du salaire minimum et les mesures politiques à prendre.

Pour la CGT, il doit préconiser :

  • un réel « coup de pouce » de 200 euros bruts sur le Smic pour l’amener à 2 000 euros bruts mensuels ;
  • l’utilisation de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), indice européen plus dynamique que l’IPC sur le temps long, pour l’indexation du Smic, car cela aurait permis de rehausser le montant du salaire minimum ;
  • la revalorisation automatique du Smic dès 1 % d’inflation et non 2 % comme aujourd’hui ;
  • la réinstauration de l’indexation des salaires sur les prix, et a minima ne plus interdire les accords collectifs d’entreprise et de branche qui prévoient une telle indexation ;
  • la proposition d’un plan de sortie du cercle vicieux des exonérations de cotisations sociales qui coûte très cher aux finances publiques, sans effet sur l’emploi mais avec un grave impact sur le tassement des salaires car elles incitent au maintien des bas salaires dès lors que plus les salaires sont bas et plus les exonérations sont grandes.

Pour la CGT, ce groupe d’expert·es de la « non-augmentation du Smic » doit profondément changer et être remplacé par une instance dans laquelle les représentant·es des salarié·es auront voix au chapitre afin que leurs intérêts soient représentés sur ce sujet qui les concerne directement.

Les branches doivent respecter le Smic

La Commission nationale de la négociation collective (CNNC) ne répond plus de rien. Le gouvernement, à travers l’État, ne veut rien faire.

En septembre 2025, plus de 1,2 million de salarié·es sont concerné·es par au moins un niveau de leur branche qui ne respecte pas le Smic. La mise en conformité des branches est de plus en plus lente.

Pas de volonté de mettre fin aux exonérations de cotisations sociales

Alors que le Sénat a démontré que les aides aux entreprises ont coûté 211 milliards d’euros en 2023, financés principalement par nos impôts (TVA, impôt sur le revenu), plus du tiers de ces aides proviennent de ces exonérations de cotisations sociales.

Au lancement de la mission « Bozio-Wasmer », la CGT avait réclamé qu’elle soit « l’occasion de tenir une discussion démocratique large sur le thème traité, allant au-delà des cercles habituels de débat » avec des propositions concrètes. Un an plus tard, le rapport n’a débouché que sur 1,6 milliard d’euros en moins sur un pactole à plus de plus de 80 milliards d’euros d’exonérations de cotisations…

Aujourd’hui le Conseil d’analyse économique (CAE) et le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) organisent un séminaire international sur les effets des exonérations de cotisations sociales accessible uniquement aux personnes qui parlent anglais… alors qu’il faut un débat en grand pour lever l’opacité à tous les étages sur un mécanisme qui tire les salaires vers le bas.

Le net c’est pour le mois, le brut ça donne des droits !

De nombreuses négociation annuelles obligatoires (NAO) sont en cours ou vont s’ouvrir.

C’est le moment de porter les revendications d’augmentation générale de salaire brut, car augmenter le salaire brut c’est aussi augmenter le net ! Le salaire net c’est ce dont on a besoin au quotidien, pour vivre au mois le mois, parfois au jour le jour… Le salaire brut, c’est ce dont on a besoin pour les aléas de la vie, en cas de licenciement, de maladie, d’accident de travail, de parentalité ou pour avoir de bonnes retraites !

S’organiser avec la CGT pour gagner :

De nombreuses mobilisations sur les salaires sont en cours, comme dans le secteur de l’énergie ou dans l’agroalimentaire.

Pour aider les salarié·es à gagner des augmentations dans leurs entreprises, la CGT met à disposition un tuto « s’organiser avec la CGT pour gagner des augmentations de salaires ». Tou·tes uni·es et organisé·es, la victoire est à portée de main !