Des retenues sur salaires… sur des jours de repos
La Fédération CGT des activités postales et de télécommunications a assigné La Poste en justice en raison de retenues de salaires injustifiées pour faits de grève.
En effet, il arrive que les jours de grève soient suivis de jours de repos (jours fériés, dimanche, congés payés, RTT, repos de cycle, etc.). Or, en cas de grève la veille d’un jour de repos, La Poste retenait jusqu’à lors, non seulement la rémunération du jour de la grève, mais également les temps de repos postérieurs à la fin de la grève jusqu’à la reprise effective du travail.
Il en résulte, dans le cas qui a donné lieu à la décision de justice, que la salariée a fait grève deux samedis et qu’à chaque fois les salaires des dimanches suivants lui ont été retenus car considérés – à tort – comme des journées de grève, alors qu’elle ne travaillait pas les dimanches et était en repos.
La Cour de cassation donne raison à la CGT
La Cour de cassation a rejeté l’argumentaire de La Poste qui tentait de faire appliquer des règles injustes issues de la fonction publique et d’une interprétation erronée d’un ancien arrêt de la Cour de cassation. Elle a rappelé qu’« en cas de grève dans le privé, la retenue sur salaire doit être strictement proportionnelle à la durée du travail non effectué ».
Ainsi, la Cour a clarifié sa position et a considéré d’une part que « l’absence du salarié d’un temps de repos postérieur à la fin d’un mouvement de grève ne constitue pas une absence de service fait par suite de la cessation concertée du travail et doit être rémunérée » et d’autre part a reconnu que cette pratique de La Poste constituait une entrave au droit de grève qui a causé à la salariée un préjudice morale et a porté atteinte à la communauté de travail au sein de La Poste.
Une belle victoire… à généraliser
Grâce aux actions de la Fapt-CGT, qui a mené ce contentieux, les retenues abusives sur salaire pour cause de grève quand on est en repos, c’est terminé à La Poste !
Malheureusement, la retenue sur salaire pour l’ensemble des jours entre le début de la grève et le retour au travail, indûment appliquée par La Poste, reste applicable dans la Fonction publique. La CGT revendique la suppression de cette règle profondément injuste.