Des alertes non entendues
Les agent·es des urgences de Villeneuve-Saint-Georges alertaient leur direction depuis des mois sur la dégradation de leurs conditions de travail et de l’accueil des patient·es. La saison hivernale, couplée à la fermeture de plusieurs établissements hospitaliers alentours, n’a fait qu’aggraver le phénomène dans ce service du Val-de-Marne où l’on dénombre plus de cent mille passages par an.
Attente de plusieurs heures, soins effectués dans les couloirs faute de lits disponibles… La gravité de la situation a conduit les agent·es à déposer un préavis de grève le 26 décembre 2024, demandant l’obtention des renforts suffisants pour assurer leur travail et la sécurité des patient·es.
Grève illimitée faute de réponse à la hauteur
Suite au dépôt, une première réunion de négociation s’est tenue le 31 décembre, au cours de laquelle la direction a bien reconnu les difficultés décrites par les agent·es, mais n’a proposé que la création de deux postes – réponse bien en deçà des besoins exprimés par les personnels.
Faute de réponse à la hauteur de la situation, les agent·es se sont mis·es en grève dès le 2 janvier. Face à la mobilisation exceptionnelle des personnels (100 % du personnel des urgences en grève) soutenus par le syndicat CGT de l’hôpital, l’union santé départementale 94, l’UD du Val-de-Marne et la fédération de la santé et de l’action sociale, après tout de même plusieurs jours de silence radio de la direction, une nouvelle réunion de négociation s’est tenue le 6 janvier… avec la victoire à la clé.
Victoire totale
L’accord de fin de conflit a été signé le 7 janvier, et les salarié·es en grève ont obtenu tous les renforts qu’elles et ils demandaient, à savoir du 1er octobre au 31 mars de chaque année :
un·e infirmier·e de jour et de nuit ;un·e aide-soignant·e de jour et de nuit ;un·e agent·e d’accueil de jour et de nuit ;un·e brancardier·e de nuit.
La situation du/de la brancardier·e de jour sera réétudiée en octobre 2025.
La direction s’est également engagée à mener une réflexion sur l’attribution des heures supplémentaires à compter du 1er avril, à l’ouverture d’« états généraux » sur la régulation des flux dans le service dès la semaine du 13 janvier et au recrutement d’un·e coordinateur·ice des parcours.
Faire tache d’huile
Dans un communiqué, l’union santé départementale du Val-de-Marne félicite les camarades des urgences de Villeneuve-Saint-Georges, et encourage les actions dans tous les hôpitaux : « Cette victoire encourage tou·tes les professionnel·les de la santé et du médico-social à se mobiliser pour obtenir des moyens humains et financiers supplémentaires. […] Nous avons besoin d’un plan d’investissement massif pour la santé et le médico-social car à Villeneuve-Saint-Georges comme partout ça craque. »
« L’union syndicale départementale Santé action sociale du Val-de-Marne encourage et soutient, partout où cela est possible, les professionnel·les de santé et du médico-social à organiser des assemblées générales et des mobilisations avec préavis de grève. Comme cela sera le cas ce mercredi 8 janvier à 14 heures à l’hôpital Émile-Roux de l’AP-HP à Limeil-Brévannes. »
« Car oui, quand nous faisons grève nous gagnons. »
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