Une grève victorieuse début 2024 qui s’est ensuite propagée
Nous avons eu le plaisir de recevoir Michelle Gonzalez, infirmière dans un hôpital du Bronx. Représentante syndicale, elle y a notamment animé une grève victorieuse début 2024 qui s’est ensuite propagée à d’autres hôpitaux. Ainsi que Marsha Niemeijer organisatrice syndicale dans le secteur de l’éducation et membre de la direction nationale de Labor Notes. Un réseau syndical qui travaille au renouvellement du syndicalisme US sur des bases plus combatives et de transformation sociale.
Dans un premier temps elles nous ont dressé un panorama légal fondamentalement hostile à la pratique syndicale aux Etats-Unis
La constitution d’un syndicat dans une entreprise nécessite d’organiser un vote (30% des salarié.es doivent y être favorables). Pour que le syndicat soit officiellement créé il faut que la création du syndicat emporte 50% des suffrages +1.
Ce qui nécessite dans la réalité de s’assurer qu’au moins 70 % des salarié.es y soient favorables car un nombre significatif d’entre eux et elles ne résistent pas aux intenses pressions patronales durant la campagne élective.
Sans syndicat, pas de droit de grève et pas d’accord collectif
Ce qui, au regard du droit du travail US, signifie quasiment aucunes protections et grèves illégales. Par exemple, on peut être licencié sans motif et à tout moment par l’employeur.
Ce no man’s land du droit du travail concerne 90 % des travailleuses et travailleurs américains, pour les 10 % restants, qui disposent d’un syndicat, les protections dépendent de l’accord collectif en vigueur, et renégocié tous les quatre ans.
Néanmoins, Marsha nous pointe aussi des motifs d’espoir
Le syndicalisme dispose d’une opinion positive dans la population (67 %) et des luttes récentes comme à Starbucks, dans l’automobile, ou encore à Amazon, ont montré un regain de combativité au sein du monde du travail.
Le témoignage de Michelle, qui a mené une grève l’an passé dans son hôpital du Bronx (90% des infirmières de son site y ont pris part), en est une belle démonstration. Elles sont, notamment, parvenues à obtenir que des amendes soient imposés à leur employeur (et reversées aux infirmières) quand le nombre de patient par salarié excède un certain ratio.
Ainsi, pour Marsha comme pour Michelle, il faut parvenir à dépasser les corporatismes, très ancrés dans le syndicalisme US, et pousser les directions syndicales à utiliser l’arme de la grève de manière plus systématique, ce qu’elles rejettent souvent.
Ces difficultés sont aujourd’hui couplées à l’arrivée de Trump qui amplifie considérablement les attaques contre le monde du travail. Les centaines de milliers de licenciement dans le secteur public témoignent de la violence de cette politique, tout comme l’offensive fascisante et raciste contre les travailleurs migrants et les minorités.
Notre réunion publique se conclue sur l’importance et l’urgence de renforcer la solidarité internationale face à l’international néofasciste Trump-Poutine-Netanyahou.
Plus que jamais la CGT doit porter haut l’étendard de l’internationalisme.
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