En 2022, une étude des économistes du Clersé, commandée par la CGT, chiffrait le montant des aides publiques bénéficiant aux entreprises françaises. Une actualisation récente du rapport montre que la puissance publique continue de maintenir le système capitaliste français sous perfusion.
🏦 Des aides publiques en constante augmentation
En 1979, les aides publiques aux entreprises représentaient 11,6 milliards d’euros, soit 3 % du PIB. Quarante ans plus tard, ce montant a littéralement explosé, atteignant 203,2 milliards d’euros en 2023 – près de 7,2 % du PIB.
Porté à son paroxysme par la crise sanitaire et le “quoi qu’il en coûte”, le soutien financier de l’État aux entreprises avait franchi un record historique en 2021 avec 220,4 milliards d’euros. Si cette somme a légèrement reflué, le niveau d’aides reste aujourd’hui largement supérieur à celui d’avant-crise. Loin d’être un simple dispositif d’urgence, cette manne publique semble s’ancrer durablement dans les finances de l’État – sans condition ni contrepartie exigée.
💸 Un coût exorbitant pour la collectivité
Principal poste de dépense publique, ces aides représentent un quart du budget de l’État. Cela représente :
- 2,5 fois le budget de l’Éducation nationale 📚
- 5 fois celui de la Transition écologique 🌱
- 11 fois celui de la Santé et des Solidarités 🏥
❌ Des milliards versés… sans contrôle ni contreparties
Chaque année, des centaines de milliards d’euros d’aides publiques sont injectés dans les entreprises sans aucune garantie sur l’emploi, les salaires ou l’impact environnemental. Aucune obligation de création d’emplois, aucun engagement en matière de transition écologique : ces fonds sont distribués sans véritable suivi ni conditionnalité.
Pire encore, certains dispositifs se révèlent inefficaces. C’est le cas des exonérations de cotisations sociales au-delà de 1,6 SMIC, régulièrement critiquées par les économistes. Leur coût dépasse 15 milliards d’euros par an, sans aucun effet démontré sur l’emploi ou la compétitivité. Une dépense massive… qui profite avant tout aux actionnaires, au détriment des travailleurs et des finances publiques.
🔄 Dépense publique : deux poids, deux mesures
Quand il s’agit des services publics et de protection sociale, le gouvernement, le patronat et les économistes libéraux prônent l’austérité et la rigueur budgétaire. Objectif affiché : réduire la dépense publique et désendetter l’économie française. En réalité, cette politique se traduit par une dégradation continue des services publics et une dégradation des droits à la protection sociale.
Mais d’autres choix budgétaires existent. La question n’est pas celle d’un prétendu manque de moyens, mais bien celle des priorités politiques. Dans ce sens, la CGT propose de
- Conditionner ces aides à des critères sociaux, environnementaux et d’égalité.
- Contrôler leur utilisation et imposer des contreparties obligatoires.
- Investir dans les services publics plutôt que d’alimenter un modèle économique injuste et inefficace.