La « proposition de loi Carrefour/Interflora » est une attaque en règle du 1er mai
Aussi appelĂ©e “Permettre aux salarié·es de certains secteurs de travailler le 1er mai“ la proposition de loi faite par des sĂ©nateurs et largement appuyĂ©e par le gouvernement comme par l’extrĂŞme droite, qui ne perdent jamais une occasion de rĂ©duire les droits des travailleurs•ses, permettrait de contraindre les salarié·es de nombreuses entreprises, services et commerces Ă travailler.Â
Des millions de travailleurs·ses potentiellement concerné·es
Les alertes syndicales, portées aussi lors des auditions parlementaires, ont participé à modifier le projet de loi qui s’alignait, beaucoup trop largement, avec la dérogation établie pour le travail du dimanche.
Attention, arnaque : non seulement cette première version montre leur volontĂ© de faire travailler les salarié·es le 1er mai fĂ©riĂ©, mais la proposition de loi actuelle constitue une première brèche et remet en cause la prĂ©cieuse exceptionnalitĂ© du 1er mai. Or une fois qu’un principe est remis en cause, la dĂ©rogation s’étend progressivement Ă tous les salarié·es. Â
Ainsi, si cette proposition de loi est votĂ©e, elle remettra non seulement en cause le droit au repos des salarié·es, mais ouvrira aussi de fait la concurrence aux petits commerces et commerces indĂ©pendants, avec la possibilitĂ© d’ouverture de grandes enseignes comme Carrefour et Interflora.Â
Le 1er mai, journée internationale de lutte pour les travailleurs·ses gagnée par la lutte et les drames
Cette journĂ©e qui existe depuis plus de 100 ans est nĂ©e de manifestations mortelles, d’abord Ă Chicago en 1886 oĂą les syndicats ouvriers Ă©tats-uniens revendiquent la journĂ©e de huit heures puis en France avec la fusillade sanglante de travailleurs Ă Fourmies (Nord) le 1er mai 1891.Â
Le 1er mai devient une journée chômée en avril 1919, transformée sous le régime de Vichy en « fête du travail ». À la suite du Conseil National de la Résistance, elle est réintroduite à partir de 1946 avant d’être instituée définitivement comme jour férié, chômé et payé.
Remettre en cause le principe de cette journĂ©e, c’est remettre en cause 100 ans d’histoire de lutte sociale, et de reconnaissance de droit au repos.Â
Cette journĂ©e est fĂ©riĂ©e dans 24 sur 27 pays de l’Union EuropĂ©enne, et dans la plupart des pays du monde. La CGT ne laissera pas faire cette attaque sans prĂ©cĂ©dent contre la seule journĂ©e chĂ´mĂ©e et rĂ©munĂ©rĂ©e de l’annĂ©e.
Les salarié·es actuellement concerné·es, et obligé·es de travailler le 1er Mai, ont une majoration et comprennent bien que c’est parce que c’est si exceptionnel de travailler le 1er mai qu’il y a cette majoration. Par dĂ©finition, la majoration finira par sauter si le travail le 1er mai se gĂ©nĂ©ralise.Â
Le volontariat prĂ©textĂ© par le Gouvernement n’est qu’un leurre
Nous le savons, le volontariat rĂ©el n’existe pas dans le lien de subordination qu’est le contrat de travail. Les employeurs obligent ainsi les salarié·es Ă travailler le dimanche sous peine de licenciement, ou de non-recrutement pour les nouveaux salarié·es. Il en sera de mĂŞme avec le 1er mai. Ce qu’ils veulent supprimer, c’est le repos rĂ©munĂ©rĂ© du 1er mai : un jour de congĂ© volĂ© !
Non au hold-up, protégeons le 1er mai
Alors que la discussion en sĂ©ance publique s’ouvre au SĂ©nat Ă partir de jeudi 3 juillet, la CGT appelle les sĂ©natrices et sĂ©nateurs Ă s’opposer Ă cette proposition de loi et Ă enfin entĂ©riner le 1er mai comme jour fĂ©riĂ© et chĂ´mĂ© par tous·tes les travailleurs•ses.