400 sites et plus de 88 000 emplois directement menacés
Ces chiffres sont Ă mettre en rapport avec les annonces faites lors de l’édition 2024 de Choose France : “Les 15 milliards d’euros d’investissements permettront de crĂ©er ou maintenir plus de 10 000 emplois” selon Business France, concernant « 56 projets ».
S’agissant de l’édition 2025, ont Ă©tĂ© annoncĂ©s 37 milliards d’euros d’investissements, dont 20 milliards pour de nouveaux projets, censĂ©s gĂ©nĂ©rer 13 000 emplois.Â
Un impact global estimé jusqu’à 245 000 emplois perdus
Concernant l’industrie, si on retranche les 2455 emplois d’intĂ©rimaires et sous-traitants identifiĂ©s dans le recensement CGT, on arrive au chiffre de 34 701 emplois directs supprimĂ©s ou menacĂ©s dans l’industrie.Â
Si on applique Ă ce chiffre le ratio de 4,5 emplois indirects et induits pour 1 emploi industriel (repris par la BPI dans le bilan de son Fonds SPI, sur la base des donnĂ©es INSEE), cela reprĂ©senterait un volume d’emplois gĂ©nĂ©rĂ©s de 156 154.Â
La nature des emplois supprimĂ©s ou menacĂ©s recensĂ©s par la CGT n’étant pas connue de manière systĂ©matique (et pouvant comprendre une part d’emplois intĂ©rimaires notamment), on peut aussi raisonner sur une estimation plus basse de 2 emplois induits, soit 69 402 emplois.Â
Si on cumule le total des emplois supprimés ou menacés (88 501) et le potentiel d’emplois indirects et induits dans l’industrie (69 402 hypothèse basse, 156 154 hypothèse haute), on arrive donc à l’évaluation globale d’un impact négatif compris entre 157 903 et 244 655 emplois depuis septembre 2023.
Il est donc permis de penser que ce sont plusieurs dizaines de milliers d’emplois supplĂ©mentaires menacĂ©s qui peuvent ĂŞtre ajoutĂ©s Ă ceux recensĂ©s par la CGT.Â
Notre recensement documenté est donc cohérent avec les évaluations qui ont pu circuler récemment, notamment celle du cabinet Altares portant sur 300 000 emplois menacés du fait de la vague de défaillances d’entreprises.
Métallurgie, chimie, commerce, banques : tous les secteurs touchés
Notre recensement illustre notamment la casse industrielle en cours dans la filière automobile avec 40 PSE, particulièrement chez les Ă©quipementiers.Â
Plus globalement, la mĂ©tallurgie est fortement impactĂ©e avec plus de 16 000 emplois directs supprimĂ©s ou menacĂ©s. Les industries chimiques : près de 9 000 emplois directs supprimĂ©s et celles du papier sont Ă©galement tout particulièrement impactĂ©es par ce processus de casse.Â
Le commerce avec près de 13 000 emplois directs supprimĂ©s et le secteur des banques et assurances avec près de 7 000 emplois supprimĂ©s ou menacĂ©s sont Ă©galement durement frappĂ©s par la vague de licenciements.Â
Services publics et associatif sacrifiés sur l’autel de l’austérité
La CGT relève la part importante du nombre de plans de suppression de postes dans le secteur public et le domaine du sanitaire et social près de 6 500 emplois supprimĂ©s.Â
Cette situation dĂ©coule en particulier des choix austĂ©ritaires du gouvernement avec une traduction directe sur les services de l’Etat et un effet en cascade sur les collectivitĂ©s territoriales et le secteur associatif par l’effet des coupes budgĂ©taires qui leur sont imposĂ©es.Â
Un rythme qui s’accélère depuis l’automne 2024
Une tendance globale à l’accélération du rythme de mise en oeuvre de plans de suppressions d’emplois se dégage, avec près de 175 plans concentrés sur la seule période septembre 2024/mai 2025.
Des luttes qui payent, des emplois sauvés
Depuis le premier recensement de la CGT publiĂ© en mai 2024, plusieurs situations ont Ă©voluĂ© positivement grâce Ă la mobilisation syndicale. C’est le cas Ă AscomĂ©tal, chez Niche Fused Alumina (avec cela dit plusieurs dizaines de suppressions d’emplois) et Metex, suites Ă des reprises.Â
C’est aussi le cas chez Morassuti et Duralex avec la crĂ©ation de SCOP, phĂ©nomène Ă©galement observĂ© avec deux reprises en SCOP dans la Meuse (mĂ©tallurgie et textile) qui permettent d’éviter la liquidation des entreprises. Chez Hennessy (producteur de cognac, groupe LVMH), la lutte rĂ©solue des salariĂ©s fin 2024 a permis de mettre en Ă©chec un premier projet de la direction de dĂ©localisation partielle de la production vers la Chine. La direction vient cela dit d’en lancer un nouveau.Â
C’est le cas Ă©galement concernant la Centrale de Gardanne puisque la ministre de l’Industrie a rĂ©itĂ©rĂ© le 26 novembre 2024 les engagements gouvernementaux, Ă©tape importante pour la prĂ©servation de l’outil industriel ; la question de la prĂ©servation des emplois restant Ă consolider.Â
La pression syndicale, avec notamment la grève massive dans la Fonction publique le 5 dĂ©cembre 2024, et politique a Ă©galement contraint le gouvernement Ă reculer sur le projet de suppression de 4000 postes Ă l’Education nationale dans le cadre du projet de budget 2025. C’est aussi le cas s’agissant des 500 suppressions d’emplois prĂ©vues Ă France Travail.Â
En mars 2025, les salariĂ©s d’Ekol Logistics sur le port de Sète ont par la grève gagnĂ© l’abandon d’un projet de suppression de 27 emplois.Â
La CGT en première ligne pour défendre l’emploi et l’industrie
La Fonderie de Bretagne vient d’être sauvĂ©e grâce Ă la lutte dĂ©terminĂ©e des salariĂ©s avec leur syndicat CGT et l’appui de toute l’organisation. Ă€ Lubrizol (Seine-Maritime) : après l’annonce d’un projet de PSE impactant 169 emplois en fĂ©vrier 2025, la lutte menĂ©e par les salariĂ©s a permis de ramener ce nombre Ă 106 puis Ă l’annulation pure et simple du projet, les syndicats demeurant très vigilants.Â
Dans tous les cas, la mobilisation des travailleuses et travailleurs, avec leurs organisations syndicales, a Ă©tĂ© un facteur indispensable pour empĂŞcher la destruction de sites industriels et d’emplois.Â
C’est en ce sens que, dans de nombreuses entreprises, les militantes et militants de la CGT se battent au quotidien pour défendre les emplois et les outils industriels.
Les 16 mesures de la CGT

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